OPETH - My Arms, Your Hearse

My Arms, Your Hearse est le troisième opus des suédois d'Opeth. Il succède à l'excellent Morningrise. Cette fois-ci, deux ans séparent ce nouvel album du précédent, contre une année entre le premier et le second. Cela est peut-être du au départ de la section rythmique qu'il a fallu remplacer, et nous souhaitons la bienvenue à Martín López pour l'occasion. En revanche, Martín Mendez étant arrivé après l'enregistrement, c'est Mikael qui s'est chargé des prises de basse.

On se rend compte d'une chose en écoutant les premiers riffs de "April Ethereal", c'est la mise en avant des influences black métal dans le style d'Opeth. La batterie rapide et les trémolos accentue les sensations malsaines, car chacun sait que le black métal est le meilleur vecteur d'atmosphère négative, surtout lorsqu'il est perpétué par des scandinaves. Le chant de Mikael (bien meilleur) prend également un peu plus d'importance, et creuse le contraste entre les parties vraiment extrêmes et les plans les plus calmes. Pour cet album, les compositeurs ont davantage fractionné les ambiances et renforcé l'impression d'écrasement de la guitare contre un minimalisme instrumental surprenant sur les passages aériens.

Malgré tous ces points positifs, ce troisième disques qui marque la fin de la période Candlelight restent très proches de ses deux grands frères. Peu de détails annoncent la déflagration presque parfaite que sera Still Life l'année suivante. Mais attention, cet album reste une autre merveille dans l'univers du death atmosphérique, avec ce son si spécifique à Opeth auquel on ne peut résister. Nombre de formations tentent de nous faire ressentir les mêmes émotions sans jamais y parvenir, alors que ça semble si simple pour la bande à Monsieur Åkerfeldt! Enchainer ainsi d'aussi bons enregistrements aussi vite relève véritablement du génie, et nous en avons un autre témoignage entre les mains. Un très bon album à l'échelle d'Opeth, un diamant noir à l'échelle de la scène métal.