OPETH - Morningrise

Seulement un an après la sortie de son tout premier album Orchid, Opeth nous présente déjà la suite: Morningrise. C'est risqué d'enregistrer un nouveau disque aussi rapidement après un premier opus, mais Opeth n'était déjà pas à l'époque le genre de groupe à tourner en rond et à se laisser aller à la facilité.

D'ailleurs, "Advent" montre déjà que cet album sera plus dynamique que le précédent. La double pédale ne se tait que très rarement, même lorsque la rythmique change de tempo. Autre détail marquant dans les arrangements, la basse est très présente tout au long de ces 6 titres, avec une ligne souvent différente de la mélodie principale. Le dernier point important en ce qui concerne l'instrumentation, elle se suffit à elle-même dans la richesse de sa structure. Le chant ne devient plus qu'une sorte d'instrument secondaire qui vient parfois appuyer les guitares, mais il ne passe jamais en premier plan. N'oublions pas que les suédois pratiquent le death atmosphérique, et que le chant est souvent trop perturbant pour laisser l'esprit voguer dans les limbes sans préoccupations. De plus, la voix de Mikael (en particulier son chant clair) n'était pas encore tout à fait juste à l'époque.
La caractéristique des premiers albums du combo se remarque encore ici: sa grande homogénéité. Malgré des morceaux qui durent souvent plus de 10 minutes, le temps s'écoule sans attendre tant les mélodies et les arrangements sont inspirés. Une fois qu'on écoute les premières notes d'un album d'Opeth, on ne peut plus faire demi-tour.

Cette seule année de séparation entre Orchid et Morningrise a donc amplement suffit au groupe pour évoluer et nous offrir une autre perle de tranquillité lugubre, joyau du savoir-faire scandinave en matière de musique sombre et déroutante.