DREAM THEATER - Black Clouds & Silver Linings

J'aime un album de Dream Theater! Imaginez-vous, je n'ai pas dit cette phrase depuis l'excellent Metropolis pt.II
au concept recherché et accrocheur. Avant cela, je trouvais juste
sympathiques les précédentes réalisations des proguistes ricains. En
revanche, tout ce qui succéda à Metropolis pt.II me laissa de glace, et je ne parle même pas des deux derniers, Systematic Chaos et Octavarium
tout simplement soporifique et sans saveur... J'attendais ce nouvel
opus avec beaucoup de crainte, pensant ne jamais me réconcilier avec ce
groupe de virtuoses! Je me trompais.
Sans atteindre le niveau de Metropolis pt.II qui avait mis la barre extrêmement haut, Black Clouds & Silver Linings
ramène les inspirations du combo à un domaine plus raisonnable. Cette
fois-ci, il ne s'agit plus de seulement étaler le talent des musiciens
dans d'interminables démonstrations inaudibles, ou pire encore de se
contenter de riffs basiques indignes de leur savoir faire. Le juste
milieu entre efficacité et technique a été trouvé, les mélodies et les
rythmiques entrainantes ressortent du placard.

* A Nightmare
to Remember: aucun doute sur le groupe dont il s'agit, même si
l'ambiance est plus heavy qu'à l'accoutumée. Tant mieux! La double
pédale raisonne, le riff est entrainant, LaBrie reste raisonnable.
L'ensemble prend des allures d'apocalypse, surtout sur le refrain! Un
titre appréciable.
* A Rite of Passage: lourd dés le premier riff, ce titre nous oblige
à plonger dans l'ambiance très sombre de l'album. Un rythme
pachydermique, une voix très grave aux effets caverneux, seul le
refrain est plus léger que le reste. Peut-être trop même. Mais après
tout il s'agit du single, il ne faut pas qu'il soit trop impénétrable,
ce qui en fait cependant un morceau moins intéressant.
* Wither: attention ballade! Vous voilà prévenu. Une vraie ballade à
l'eau de rose où LaBrie se fait romantique jusque dans la voix, où la
guitare est langoureuse comme dans les seventies. Plutôt réussi malgré
tout, même si ça surprend vraiment!
* The Shattered Fortress: intro crescendo qui promet du gros son, et
la promesse est tenue. Très power métal dans la mélodie, ça prouve que
le groupe est doués dans différents styles autres que le progressif
pur. Plus brutal que les premiers titres, il est vraiment accrocheur du
début à la fin, rien à jeter. Le chant aigüe de LaBrie est bien adapté
à la situation et on se croirait presque devant un groupe de heavy
symphonique, la structure recherchée en plus. Excellent!
* The Best of Times: une longue intro au piano de 3 minutes lance ce
morceau presque joyeux comparé au reste de l'album. Je trouve que ça
perturbe un peu l'ambiance générale et qu'il aurait fallu le mettre en
fin de disque. Je n'accroche pas beaucoup la mélodie non plus, qui est
comme la rythmique peu complexe et très commerciale. Oserais-je dire
pop? Un titre très dispensable, il en fallait bien un.
* The Count of Tuscany: revoilà Dream Theater technique, Dream Theater impressionnant, Dream Theater
alambiqué! Pur produit du combo Américain, ce morceau est à la fois
très démonstratif et agréable à suivre. Idéalement placé en clôture de
disque, on peut y entendre tout ce qu'un fan de DT aime depuis leurs
débuts. Seul titre vraiment destiné à en mettre plein la vue, il passe
de ce fait beaucoup mieux à l'écoute et on a pas le temps de se lasser!
Pourtant le morceau dur près de 20 minutes, mais elles passent vite
tant on est prit dans le titre. Vraiment bon!

Je conseille aux amateurs de métal qui ont toujours eu des apriori sur Dream Theater
(comme moi) de jeter une petite oreille sur cette dernière livraison,
ils pourraient y découvrir des éléments qui leur plairaient. Me voilà
prêt à retenter l'expérience avec les albums passés, juste au cas où...