MAGIC KINGDOM - Symphony of War

      Magic Kingdom est un groupe de speed métal symphonique et épique, surtout connu pour avoir dans ses rangs Olaf Hayer, l'éminent chanteur du projet solo de Luca Turilli et de Dionysus, Philippe Giordana le clavieriste de Fairyland, et deux membres d'Iron Mask. Le présent groupe n'a jamais eu de véritable succès (sauf peut-être d'estime), et la publicité dont il a bénéficier était surtout du au fait que trois chanteurs de renom se sont succédés derrière le micro du combo Belge: Oliver Hartmann (At Vance, Hartmann, Avantasia) et Max Leclercq (Fairyland) y sont passés avant Olaf. Ce troisième opus ne risque beaucoup de changer la donne, car la recette ne varie pas d'un pouce comparée à celle des deux prédécesseurs, The Arrival en 1999 et Metallic Tragedy en 2004.


      Les 6 ans de battement entre le présent opus et le précédent sont certainement dus aux diverses activités de ses membres, pour lesquels Magic Kingdom n'est pas vraiment le projet le plus important. Mais ça ne les a pas empêcher d'enregistrer un album terriblement efficace dans le style, d'une rapidité incroyable, excessivement symphonique et véloce (n'oubliez pas qui est derrière le clavier), parfois même très agressifs avec des parties de chant/guitares extrêmes bienvenues. Tous les plans s'enchainent à 200km/H sans laisser le temps à l'auditeur de souffler, et c'est peut-être l'un des problèmes majeurs de la formation.

      Outre le fait que d'un album à l'autre, il n'y a pas de réel changement, aucun autre plan que les intros éthérées ne permet de se poser en attendant une accélération. L'ensemble est si compact et joué en express que la rapidité en perd tout son sens. Une fois habitué au rythme effréné, seul le manque de relief se remarque... Les détracteurs de Dragonforce comprendront immédiatement où je veux en venir. "Metallic Tragedy Chap.2: The Holy Pentalogy" a certainement dû être écrit pour apporter un peu plus de clarté à la structure de cet album, et son intro "Through The Sea Of Ice" est une bonne entrée en matière, du niveau d'un Rhapsody. "Before The Apocalypse" permet enfin d'apprécier un rythme raisonnable et les subtilités des instrumentations, et ce jusqu'à la conclusion "Tournament In Hell".


      Ces quatre dernières pistes sauvent donc l'album de la catastrophe, à tel point qu'elles auraient put être présentées sur un EP à part! Il est dommage de voir qu'aujourd'hui les musiciens ne cherchent plus qu'une seule chose: jouer le plus vite et le plus techniquement possible... On en oublie vite le véritable intérêt du métal épique: nous transporter dans un univers fantastique. Et c'est dur de s'imprégner d'un univers quand le paysage défile à cette vitesse. Mais il y a des amateurs à ce genre-là, et ils vont adorer cet album à coup sûr. Moi, je passe.