TRANS-SIBERIAN ORCHESTRA - Beethoven's Last Night

      Trans-Siberian Orchestra est un des projets de ce farfelu de Jon Oliva, ex-chanteur du groupe de heavy métal US Savatage. A ses côtés, deux autres compositeurs avec qui il a monté ce projet: Paul O'Neill (qui a travaillé avec Aerosmith et Scorpions) et Robert Kinkel. Ces trois messieurs disposent d'un orchestre de 60 pièces, ainsi que de 14 chanteurs, 2 narrateurs et 14 musiciens pour mettre en place cette entreprise fantastique.

      Cette œuvre ambitieuse succédant à Nightcastle raconte de façon fantaisiste la dernière nuit de Beethoven avant que Mephistopheles ne vienne prendre son âme. Grâce à l'aide de son fils Twist, il parviendra à tromper le diable et à conserver son âme. Ce disque est un patchwork de compositions de Ludwig et d'autres génies de son époque, en particulier Mozart.


      "Overture" est une mise en bouche très expressive, puisqu'elle regroupe la crème des compositions des maitres: Moonlight Sonata, Sonata Pathétique, Scherzo de la Symphonie N°9, la Symphonie N°5, et le Requiem de Mozart. Et les hommages à ces Géants de la musique classique ne s'arrête pas là, puisque la Moonlight Sonata revient encore sur "Mephistopheles" et "What Is Eternal", la pathétique réapparait à nouveau sur "Beethoven" et "Mephistopheles' Return", quand à la Symphonie N°9 elle inspire également "What Is Eternal", "A Last Illusion" et "Beethoven". Chopin vient prêter son ouverture 68 de Mazurka pour "The Dreams of Candlelight", alors que le célèbre Flight of the Bumblebee intervient sur "A Last Illusion".

      Que dire de l'interprétation de nos valeureux choristes, entre envolées lyriques façon heavy métal et chant posé pour un rock opéra mélodique de bonne facture, quoiqu'un peu trop léger au niveau du son à mon goût. On reconnait de très loin le timbre de voix rocailleux de Jon Oliva, et ses suivants tiennent leur rôle à merveille malgré le fait qu'ils soient moins connus dans le milieu à l'exception de quelques-uns comme Zak Stevens (remplaçant de Jon dans Savatage). L'orchestre prend ici une place plus importante que les instruments traditionnels du métal, qui passent donc malheureusement au second plan. Il est tout aussi difficile de reconnaitre le jeu de certains musiciens comme Chris Caffery et Alex Skolnick à la guitare, ou Jeff Plate à la batterie (tous d'anciens membres de Savatage), entre autres.


      Il faut écouter ce disque d'une traite et dans son intégralité pour en apprécier toutes les subtilités. Mais si vous êtes un habitué de gros son, même dans le heavy métal, vous risquez de vous ennuyer quelque peu avec cet album. Personnellement, je suis un grand amateur de projets orchestraux de cette envergure, à l'image d'Avantasia (pour lequel Jon a également chanté) ou des disques d'Arjen Lucassen, mais je pense que cette livraison originale du Trans-Siberian Orchestra aurait gagné à être un peu plus agressive, un peu plus compacte. Malgré tout, Beethoven's Last Night se classe aisément parmi les plus réussis dans le genre.