H.E.A.T - Freedom Rock

Quand on m’a proposé deux albums d’AOR (Adult-Oriented Rock pour les novices… du rock couillu où la différence avec le hard FM est plus que ténue…), je me suis dit « Allez, on tente le coup, je ne suis ni fana, ni familier du style… » sans grande conviction. Ce qui m’a fait me lancer en voyant le nom de H.E.A.T dans la liste des chroniques proposées, c’est que le groupe a assuré la première partie d’EDGUY lors de sa dernière tournée européenne et que j’en ai entendu de très bons échos…

Ces échos se confirment dès le premier morceau. Ça déménage et finalement j’ai du mal à considérer ce disque comme de l’AOR. C’est plutôt du hard à tendances heavy, une tendance qui n’est jamais pour me déplaire. Premier sentiment également, qui se confirmera lors de toute l’écoute : la production est excellente, le chanteur assure un maximum, les mélodies sont imparables et les morceaux laissent non seulement une envie de les fredonner mais également un sourire sur le visage tant tout ici est positif.
On navigue entre le hard énergique (« We’re Gonna Make It », « I can’t Look the Other Way »), des ballades loin d’être ennuyeuses (« Shelter » et ses claviers à la EUROPE, une sonorité qu’on retrouvera sur « Who Will Stop the Rain ») ou des morceaux très sautillants. Ressortez votre Perfecto et votre Gomina et écoutez donc voir « Beg Beg Beg » ou « High On Love ». Ambiance "21 Jump Street" assurée ! On se croirait revenu à l’époque du campus de "Beverly Hills 90210" et on jurerait que la vieille conne qui vient de passer dans la rue avait des airs de Brenda Walsh.
On peut également trouver des morceaux un peu plus lourds et lents, la preuve ce « Black Night » que le groupe a mis en avant par la présence en guest de Tobias Sammet qui, franchement, n’apporte pas grand-chose. Il ne pousse pas la voix (alors qu’il y avait matière) et sonne presque cramé face à Kenny. On est loin du meilleur morceau de l’album d’ailleurs.
Parlons deux secondes de la voix de Kenny, qui porte l’album à bout de bras. Non qu’il serait mauvais sans lui (j’ai déjà parlé des compos imparables et de l’ambiance High School positive attitude qui se dégage du disque) mais Kenny transcende le tout. C’est un excellent chanteur au registre varié : des cris aigus aux mélodies tranchantes… et parfois on a presque l’impression d’écouter Michael Jackson… De plus, les refrains sont doublés de chœurs typiques hard rock, je vous le dis, tout y est !

Il semble que H.E.A.T a parfaitement digéré ses influences et a tout compris. Oubliez STEEL PANTHER et son côté parodique, THIS is the real deal. D’ailleurs, les fabricants d’autoradios devraient fournir Freedom Rock avec tout nouvel achat. Rarement entendu un disque taillé à ce point pour la route. Ce n’est pas compliqué, j’ai 900 kilomètres à m’avaler cet été et dès la première écoute je me suis dit « Hors de question que je laisse ce disque dans un carton ! »
Une chose est sûre, le prochain album aura valeur de test, et ce à deux titres. Il faudra évidemment sortir un digne successeur à ce Freedom Rock. Mais surtout, Kenny Leckremo a récemment quitté le groupe (Oh mon Dieu ! Ils ont viré Kenny ! Espèces d’enfoirés !) suite à des soucis de santé (il avait déjà dû être remplacé sur diverses dates). H.E.A.T recherche déjà activement son successeur, un chanteur qui devra rentrer dans un costume déjà bien grand…