THE GL BAND - Don't Stop Rock N'Roll

      Si vous croyez comme tous ces imbéciles que l'esprit du rock n'roll est mort avec Elvis, alors c'est que vous ne connaissez pas The GL Band. Moi non plus je ne les connaissais pas avant de recevoir cet album, et pourtant les deux fondateurs de ce combo Parisien que sont Fred Guillemet (le G de GL) et Pat Llaberia (devinez) roulent leur bosse dans le milieu depuis un paquet d'années dans des formations prestigieuses comme Trust, Steve Jones (Sex Pistols), Mick Jones (Clash) ou Shakin Street entre autres. Ensemble, ils enregistrent Rock N'Roll Teacher en 2006 avec leurs initiales et partent en tournée, jusqu'à ce que Pat laisse sa place à Lou Ben derrière le micro.


      Mais deux musiciens seuls auraient eu beaucoup de difficulté à trouver l'esprit nécessaire à enregistrer un bon disque de rock. C'est donc accompagné de quatre compères que ce second opus voit le jour. Un opus toujours aussi tourner vers le sable du désert, la poussière et le whiskey. Même à Paris, on peut s'ouvrir suffisamment l'esprit pour s'imprégner de blues, de jazz, de soul et de rock, comme le faisaient les nègres (sans connotations péjoratives) qui ont inventé cette musique dans les tripots d'autrefois.

      Même si nos six gaillards sont blancs, ils balancent bien le groove et parviennent sans mal à nous faire remuer nos derrières flasques sur des rythmes très dansants ("Breakin' the Walls"), ou juste nous faire headbanguer en toute simplicité ("Don't Stop Rock'n'Roll", "Loud Way Loud"...). Ils peuvent aussi se faire plus nostalgiques avec un petit blues à l'américaine ("I Get Shivers"), juste histoire de faire ressortir les émotions. On essayera de pardonner cette malheureuse incursion "rappée" sur "Hot Reputation", qui n'a pas grand chose à y faire... Mais ce n'est pas grand chose!


      En fait, cet album est un bon mélange de la musique américaine des années 30: ça swing, ça pogotte, ça fout le bourdon... On retrouve l'essence des sensations de jadis mais avec un son plus actuel (pas trop tout de même). En revanche, on n'enlèvera pas le cachet rugueux et old shcool à la voix de Lou, indispensable au genre, qui semble avoir traversé les époques sans être perturbée par le modernisme. Grand bien lui fasse! Grâce à cette poignée d'acharnés, ils restent encore de vrais cowboys du rock pour nous rappeler ce qu'on a raté, nous, les jeunes.