RHAPSODY OF FIRE - Triumph or Agony

Première info: Rhapsody change de nom! Ou plus exactement il complète le sien en y accolant un "of fire" légèrement kitch. La musique va-t-elle devenir "of fire" elle aussi? Le moins que l'on puisse dire c'est que le groupe italien était tombé dans le mièvre grandiloquant sur ces 2 derniers albums, jusqu'à sortir une part.2 de son premier gros succès. Le fait de changer de nom ne va à priori pas interférer sur cet état de fait. Et pourtant...
Comme d'accoutumée, une longue intro de plus de 3 minutes, avec choeurs et orchestre, nous sommes en territoire conquis. Dans la même mélodie s'enchaine le titre éponyme, et même si le fond ne change pas, on sent une ambiance légèrement plus dark et moins appuyée que ce à quoi le groupe nous avait habitué ces derniers temps. Titre Rhapsodien, tout est dit, le suivant "Heart of the Darklands" malgré son entame rythmique cassée et originale ne déroge pas à la règle. Mais "Old Age of Wonders", conte médievale dont le groupe devrait en sortir un album entier tellement il maitrise le sujet... ennivrant! On poursuit sur les bonnes surprises avec la marche du "Myth of the Holy Sword", morceau plus simple dans sa structure et beaucoup plus appréciable de ce fait. Staropoli et Turilli prennent des risques en abandonnant leurs surenchères pompantes de symphonie, et c'est payant. La devenue traditionnelle ballade en italien vient ensuite, et le heavy "Silent Dream" très Dreamquest (autre projet de Turilli) prend place avec finesse, et une ligne de chant travaillée! Le rythme général de l'album est bien ralenti comparé au reste de la discographie à l'image de "Bloody Red Dungeons", lourd et lancinant. Encore une ballade avec "Son of Pain", le disque en est rempli (voir constat fait précédement), et la pièce maîtresse se dévoile sur intro de guitare acoustique et flûte à l'instar d'un "Angeli di Pietra Mistica" en plus concis. Et toujours lent! Ce qui n'est pas un défaut sur cet opus qui marque bien le début d'une nouvelle ère pour le groupe. Cependant ce titre de 16min n'est pas aussi progressif et découpé que ces prédecesseurs, il garde le même fil conducteur tout son long. Sauf sur le seul passage vraiment rentre-dedans de l'ensemble, et quel passage! Il rappelle fortement "When Demons Awake" dans ses parties rapides et écorchées, où les vocalises semblent parfois sortir de la bouche d'Eric Adams! Petite bouffée d'air frais sous influence Manowar sans exagération... Mais que ce passe-t-il? Il reste encore un morceau? D'habitude le disque se finit toujours sur une grosse pièce, pas cette fois. Une outro a cru bien faire de se glisser là pour ponctuer ce chapitre, et ma foi elle ne s'y trouve pas trop mal placée.
Pari gagné pour un Rhapsody qu'on croyait en bout de course mais qui semble retrouver un second souffle, qu'on espère persistant!