AS IT COMES - Lobotomy [EP]

      As It Comes s'est formé en 2004 sous l'impulsion de Sam, Bob et Fred. Ils sont rejoint par Pylush au micro après auditions de plusieurs chanteurs en 2007 et enregistre quelques premiers morceaux courant 2008. Souhaitant faire évoluer leur son vers des influences plus variées (et surtout plus extrêmes), ils se mettent en quête d'un second guitariste et c'est ainsi que Pépé prend le poste durant l'été. S'ensuit une série de concerts qui feront office de rodage avant d'enregistrer une nouvelles séries de titres sous la houlette de Nerik, ami et producteur attitré du combo.


      Malgré la jeunesse du groupe, c'est dans le death old school que donnent nos cinq gaillards. A la manière d'un Obituary ou d'un Six Feet Under, le tempo est assez lent, l'atmosphère pesante, et les guitares lourdes et trainantes. Pas de trémolos où d'accélérations ici, pas de blast permanent, pas de grosses démonstrations techniques inutiles non plus, tout est fait dans la simplicité et l'efficacité pour toucher directement notre envie de headbanguer! Le son est gras comme le demande le genre, en partie du au fait que cet EP soit auto-produit mais aussi par le jeu des musiciens lui-même, imprégné du style des années 80. Le chant aussi lorgne vers cette belle époque, en alternant reverse façon grind, guttural ou hurlé façon thrash. Notre ami Pylush s'en donne à cœur joie et s’acquitte de sa tâche avec brio. On remercie aussi Pépé pour ses soli de guitares discrets (dans le bon sens du terme) et très opportuns, qui a compris son rôle mieux que ces branleurs de manches pullulant dans le death technique moderne.

      On retrouve aussi l'uniformité de la structure entre chaque morceau, comme dans les eighties. En particulier dans la batterie, où Fred prend bien soin d'aller ni trop vite ni trop lentement, tout en alternant la double grosse caisse et de petites cavalcades entre les plans. Les morceaux suivent chacun leur fil rouge mais enchainent les mesures de façon progressive tout en évitant les répétitions, même si l'ensemble reste très homogène. Le fait de n'écrire que des morceaux assez courts (3-4min) aide aussi à ne pas sentir de lassitude en les écoutant tous d'affilé.

      Ajoutons à cela l'habitude des musiciens à jouer ensemble (d'où l'intérêt de ne pas se précipiter pour sortir un disque quand on débute) car l’interprétation respire le naturel, et ne semble pas avoir été énormément retouchée. La preuve en est les quelques légers décalages à peine audibles disséminés ci et là, qui ajoutent finalement au côté old school de leur musique. Je regrette à nouveau qu'on entende si peu la basse, excepté sur le titre "Latest Paranoid" sur lequel on peut entendre les 4 cordes vibrer avec délice.


      6 titres pour presque 25 minutes de death métal, c'est à la fois suffisant pour faire connaissance avec le groupe et trop court pour apprécier leur personnalité en profondeur. On peut déjà goûter à la cohérence de leurs compositions et à la passion qu'elles contiennent, avec un certain désir de perpétuer la tradition death de l'ancien temps tout en y apportant leur touche personnelle. Pour les avoir vu plusieurs fois en live, je peux aussi vous dire que ces remarques s'y appliquent également, dans la propreté de leur jeu comme dans leur plaisir de jouer. A présent, il ne leur reste plus qu'à composer l'album!