CRUACHAN - Blood on the Black Robe

      Voilà déjà 5 ans que CRUACHAN n’a donné de nouveau son à se mettre sous la dent, depuis The Morrigan's Call. Un album qui, souvenez-vous, sentait le déjà-vu. A la lecture du line-up, lecteur averti et attentif, tu auras déjà remarqué que le groupe s’est séparé de Karen sa vocaliste depuis 1999. Enfin, séparé… elle apparait en tant que guest sur quand même 3 des 11 morceaux de cet album (« An Bean Sidhe », « The Voyage of Bran » et des chœurs sur « Blood on The Black Robe » )…


      Je rassure les sceptiques (dont je faisais partie avant d’écouter cet album) : le groupe s’est renouvelé. Mieux encore, le discours s’est assombri, s’est métallisé : là où les albums précédents laissaient la part belle au côté festoyant et au chant féminin, le propos est désormais plus proche du black metal. C’est en effet Keith Fay, le multi-instrumentaliste, qui a pris à (presque) plein temps le micro pour un résultat qui détonne. Après une intro qui fleure bon la marche guerrière, l’opener « I Am Warrior » montre une certaine rage couplée à une ambiance folk toujours très présante. La ligne mélodique est très bien sentie, nous avons ici affaire à l’un des tous meilleurs morceaux du groupe. “I am warrior, ready to fight! I am warrior, ready to die!” annonce le refrain. Le ton est donné…
Ce côté très violent apparait dans de nombreux morceaux, comme « The Column », un titre qui attend un certain temps avant de dévoiler son côté celtique (qui arrive ensuite avec flûtes et tout le toutim, sans grand rapport avec le reste dirait-on d’ailleurs…) tout comme « Thy Kingdom Come ». L’intro de « Primeval Odium » suivie du cri et du blast et la mélodie rapide du morceau ne font pas dans la dentelle ainsi que l’explosion de violence après l’intro ecclésiastique de « Pagan Hate » (En voilà un morceau qui porte bien son nom !).

      D’autres titres auraient très bien pu figurer sur les albums précédents du groupe. Je pense notamment à l’instrumentale « Brian Boru’s March », très traditionnelle avec des percussions, aux morceaux précités où figure Karen Gilligan ou au morceau de fin « The Nine Year War ».


      Ce qui frappera l’auditeur habitué des albums de CRUACHAN, c’est le soin apporté à la production. Le son est puissant, tous les instruments se font parfaitement entendre et, chose relativement rare, une belle place est faite à la basse, qu’on entend dans moult breaks (frappant dans le morceau éponyme) ou intros.

      Un album plus varié (de nombreux et plaisants changements de rythme vous surprendront), plus violent, mieux produit ? Il ne m’en faut pas plus pour considérer ce Blood on the Black Robe comme le meilleur album du groupe et comme l’une des excellentes surprises de ce début d’année !