NEVERCELL - Psychogenocide

      "Eh les mecs! Et si nous formions un groupe de métal et que nous jouions le plus brutalement et le plus rapidement possible, tout en restant super technique?" C'est certainement comme ça que s'est formé Nevercell un beau matin de l'an 2000. La démarche est peut-être originale dans les Émirats Arabes Unis (à Dubai plus précisément) mais en Europe et aux États-Unis, on fait ça depuis longtemps! Cette impulsion donnera naissance à une première démo Vastlands of Abomination en 2003 et à un EP Human Chaos l'année suivante. Mais c'est leur signature par Lifeforce qui accélérera les choses avec un premier véritable album: Preaching Venom, sorti en Avril 2008, donc la réalisation n'aura rien à envier aux standards du genre qui pullulent déjà sur l'ancien continent et le nouveau (eh oh eh oh). Un disque qui prouvait au monde que la technique de nos voisins de l'Est rivalisait largement avec la nôtre, mais qu'un peu plus de diversité n'aurait pas été un mal...


      Le second album est là en général pour confirmer une tendance ou au contraire pour casser les habitudes. Le cas de Nevercell est un peu différent malheureusement. Pourquoi "malheureusement"? Et bien parce qu'on a l'impression qu'ils se sont encore moins fatigué dans la composition de leurs morceaux que cet opus que pour le précédent! Un comble quand on sait que c'est à ce moment là qu'il faut se faire remarquer!! Même si (il faut l'avouer) Preaching Venom n'était pas une révolution, il avait le mérite d'inclure quelques breaks fort sympathiques et des passages plus atmosphériques, ainsi qu'un instrumental bien pensé. Pour cette livraison 2011, vous prenez la même base, et vous enlevez tout ça! Tous ces éléments qui apportaient une légère note personnelle par rapport à la colonie de groupes de death technique envahissant nos disquaires à tel point qu'on ne sait même plus quoi écouter. Et ce n'est pas l'intervention de Karl Sander (Nile) sur "Shunq" qui va y changer grand chose...


      C'est dommage de voir autant de talent et de technique gâché par un trop grand conformisme, mais on peut leur donner comme excuse de n'avoir aucune autre influence dans leur pays que celle qui viennent de chez nous ou de chez les ricains. Difficile de trouver son propre son lorsque les seules choses qu'on entend nous viennent de groupes si éloignés géographiquement.

      Je râle beaucoup sur le manque de recherche musicale, mais je suis sûr que pas mal de fans de death technique vont adorer cet album, qui est vraiment bien joué et bien produit. C'est brutal, technique, expéditif, bref c'est pour les amateurs du genre qui n'en ont rien à foutre de l'originalité et qui ne veulent que ça. Et il y en a!