DIESEL DUST - Second Life

      On oublie souvent un peu trop vite d'où nous vient cette musique si chère à nos entrailles, les racines profondes qui ont fait naitre cet arbre massif et puissant qu'est le métal. Mais Diesel Dust ne les a pas oublié de son côté, et milite activement pour qu'elles restent dans les mémoires. Pour ce faire, ils puisent leur inspirations dans les vibrations de Chuck Berry (en particulier sur "Uncle Rocker" qui vibre comme un hommage à ce grand homme du rock), car seuls les noirs américains connaissaientt la véritable odeur qui émanait de l'essence pure du rock. Une touche de blues, un soupçon de country diffusé par quelques notes d'harmonica, une voix élevée au whisky, et nous obtenons un mélange brut érodé par la poussière du temps.


      Cet album n'est pas une révolution, c'est même tout le contraire, c'est une désévolution! Ou plutôt une regression pour être plus clair. Bien évidemment, ce n'est pas le genre de musique qu'on s'attend à entendre à notre époque, encore moins en France! Même si les musiciens ont parcouru leur lot de kilomètres à travers les plaines arides à dos de mulet (trop rapide le cheval), ils auraient aussi bien put se mettre à la page en se dirigeant plutôt vers le heavy métal eighties à la production bien lourde, ou encore au speed métal sauce allemande. Il était aussi possible de rester dans les limites du hard rock de base, mais ç'aurait été aller à l'encontre de leur instinct profond. De toute façon, si vous trouvez ça trop sale ou trop arriéré, passer votre chemin de terre et allez de l'avant.

      Mais si ce n'est pas le cas, prêtez plus d'attention à ce second paragraphe. si vous avez connu un groupe appelé Wild West signé sur ce même label il y a une bonne décennie, vous ne serez pas perdu. Diesel Dust (quel patronyme révelateur) va encore plus loin dans le passé, encore plus loin dans l'hommage, avec ses riffs funky, cette rythmique nerveuse mais soft, sans oublier l'harmonica qui ajoute la touche folk indispensable. Et les fans de Motörhead ne pourront qu'apprécier le timbre éraillé de Ted, véritable cowboy dans l'âme. Ensuite, comme je l'ai dis précédemment, il ne faut pas cherche le brin de folie qui rendra l'ensemble super original, car la seule motivation du sextet (qu'on pourrait comparer à un orchestre de bal période western) est de "jouer exactement comme on faisait dans le temps".


      Loin d'être une bombe absolue, ne montrant aucun signe de brassage stylistique ou volonté d'expérimentation, ce disque n'est vraiment destiné qu'à un auditoire nostalgique du XIXe siècle dans le Grand Ouest Américain. J'ai bien peur qu'en dehors de ces personnes accros au rock n'roll à papy, il faille avoir un esprit très ouvert pour apprécier ce genre d'album à sa juste valeur. Car dans ce domaine, c'est vraimeent un très bon album. Dans ce domaine!