SYRENS CALL - Raging Waters

      Après avoir dignement fêté ses 10 ans lors d’un concert évènement et la sortie du DVD Live From the Abyss, SYRENS CALL remet le couvert avec un nouvel album studio, le premier depuis Emoceans, en 2004 (quand même) et surtout le premier LP depuis l’arrivée de Soraya au chant (Je n’omets pas Against Wind and Tide qui est un EP sorti il y a déjà 4 ans…).

      La première chose que l’on peut dire sur le groupe, c’est qu’il s’est bonifié avec le temps. Exit la production un peu faiblarde des premiers albums, le son et le style annoncés sur Against Wind and Tide sont confirmés sur cette nouvelle galette. Au programme donc : heavy à chanteuse, teinté de prog (de plus en plus « teinté » qui fait qu’il m’est difficile de coller au groupe l’étiquette « heavy prog » qu’il avait à ses débuts), à la production puissante et dynamique. (merci les studios Finnvox, qu’on ne présente plus…) Oui mais voilà, les bacs sont remplis de productions du style, un style qui a vu fleurir des dizaines de groupes sur la dernière décennie, un style qu’on voit trop souvent voué à l’auto-parodie…


      … un plus pour les Nordistes de SYRENS CALL. Un plus ? Oui, car dans la masse des productions préformatées à fort potentiel « gothique », le groupe montre ici qu’il est capable de présenter une autre facette : heavy « à chanteuse », oui, mais heavy avant tout, et plutôt speed de surcroît. Écoutez « Hang On To Life » et « I’m Your Only One » qui, tous deux d’entrée de jeu balancent du tempo rapide et accrochent l’oreille. Le CD est dans le lecteur, il va y rester jusqu’à la fin et même pour plus longtemps que cela. Mention spéciale, pour la puissance et la vélocité, à « Relapse », l’instrumentale.

      Ce Raging Waters a également une part sombre, inquiétante, avec des passages parlés (« Ashes of Destiny »), chuchotés (« Never Come Back Home »), scandés (« Perfidious Paradise », taillé pour la participation du public) ou encore en voix death, avec la participation de Stéphane Buriez de LOUDBLAST sur « The Dance of Light », qui s’avère être LA pièce épique du morceau, avec sa reprise du Canon de PACHELBEL qui termine l’album en beauté.

      Cerise sur le gâteau, le morceau « Desecrated Past », qui s’annonce comme la sempiternelle ballade de l’album… s’avère ne PAS être une ballade ! Vous m’avez bien lu, pas de ballade dans ce Raging Waters qui montre bien que le groupe s’est éloigné de tous les écueils du style…


      Voilà une chronique bien dithyrambique, me direz-vous. Certes. Mais écouter un album de cette qualité dans le style n’est pas forcément chose courante. Alors oui certains plans sonnent comme du NIGHTWISH époque « Oceanborn » ou « Wishmaster », mais ça tombe bien, c’est la période du groupe que je préfère et que je regrette. Oui, il y a beaucoup de claviers, peut-être trop. Mais ils sont rapides et efficaces. SYRENS CALL a pris une nouvelle dimension et certains groupes phares de la « scène » feraient bien de suivre l’exemple et de chercher à faire des morceaux efficaces plutôt que des morceaux dignes des ondes radio (Non, je ne parle pas des singles de NIGHTWISH ou de WITHIN TEMPTATION, non non…).

      Bref, en un mot comme en cent : foncez ! La scène française mérite qu’on la soutienne, et SYRENS CALL vient de nous en donner un nouvel exemple.