DILUVIAN - Epidemic

      Demander à Diluvian de faire dans la finesse, c'est comme demander à Freddy Kruger de mettre des moufles! Il pleut du brutal death/black dans vos oreilles, avec une annonce météo intitulée Inhumanity Remains déjà très claire. Ne songez même pas à un adoucissement de leur part, ce serait plutôt le contraire car là où Inhumanity Remains tâtonnait, Epidemic fonce dans le tas sans regarder! Mais direct ne veux pas dire brouillon, bien au contraire. La technique est le deuxième élément qui caractérise le mieux les Bisontins avec la brutalité.


      Pour leur premier album, ils ont décidé de miser sur l'homogénéité, en opposition avec leur précédent EP. Les titres se suivent de plus près, la plupart du temps en gros blast et riffs bien lourds, avec ces quelques notes mélodiques propres au death technique. Dans ce déluge de rage, certains éléments mettent certains morceaux en marge. Notons l'intro plus light de "A Sleeping Cancer" ou l'instrumental atmosphérique "Orphans". Bien sûr, la structure des titres est toujours aussi variée, les plans se succèdent avec rapidité et acharnement, mais il faut admettre que l'enchainement de tous ces détails peut lasser au bout de quelques temps.

      Mais je dis ça parce que je ne suis qu'un vieux fondu de heavy eighties. Les amateurs de death quels qu'ils soient trouveront tout ce qu'ils recherchent dans ce disque: envolées véloces de guitare, jeu de batterie supersonique et rythmiquement irréprochable, et un son de basse vibrant et suffisamment audible pour être apprécié. Trivette manie toujours aussi bien le chant guttural, avec une façon amusante de caser quelques parties de chant reverse (les "gruik") comme la petite intervention ponctuelle sur "Beholding The Ocean's Throne" ou cette "marche des cochons" sur "You're Wretched".


      Une fois n'est pas coutume, j'ai une légère préférence pour l'EP Inhumanity Remains sorti 2 ans avant cet opus. En général, on sent davantage d'impulsivité et de naturel dans les premiers essais et c'est ce qui me plait. Mais il a fallut peu de temps à Diluvian pour trouver son identité et la porter à cet excellent niveau. C'est aussi rare que j'apprécie un groupe de brutal death, alors je pense que vous pouvez vous jeter dessus les yeux fermés pour peu que vous soyez amateur de métal extrême.