ICED EARTH - The Glorious Burden

Jon Schaffer patriote au point de consacrer tout un album d'Iced Earth à l'histoire de son pays? Et bien oui, puisque The Glorious Burden a pour sujet divers évènements qui ont eu lieu aux Etas-Unis, dans un passé lointain ou récent. Le second CD traite de la bataille de Gettysburg, une bataille décisive durant la guerre de sécession, qui se déroula de 1861 à 1865. Elle opposa les États-Unis (l'Union) d'Abraham Lincoln aux États confédérés d'Amérique (la Confédération, onze états du Sud qui décidèrent de se séparer des US) de Jefferson Davis. Cette fameuse bataille fut le tournant de la guerre puisqu'il s'agit de la première grande défaite de Robert Lee, chef militaire de la Confédération.

Le cours d'histoire étant terminé, passons à la musique. Ça commence fort avec l'hymne américain joué à la guitare avant le titre le plus percutant de l'album: "Declaration Day". "When The Eagle Cries" rend hommage aux victimes des attentats du 11 Septembre 2001 avec une ballade sympathique, dans laquelle on peut clairement entendre Matt Barlow dans les chœurs. Car oui, le chant lead est à présent assuré par The Ripper, fraichement débarqué de Judas Priest, qui délivre sur ce disque une prestation énergique et efficace de bout en bout. Matt signe tout de même les paroles de "Attila" et "Waterloo", ce qui montre qu'il est toujours en bons termes avec le groupe. Owens s'essaye aussi à l'écriture sur "Red Baron", et on peut dire que ça colle bien avec le style Iced Earth. "The Reckoning" a été le premier titre proposé au public et résumait bien à lui seul l'esprit qui règnerait sur l'album à venir: tranchant, agressif, du bon heavy thrash sans concession avec le touché inimitable de Schaffer. "Hollow Man" fait office de pause dans cette déflagration, avec une ballade semi-acoustique qui dévoile les talents de Tim en chant folk, comme sur la version unplugged de "When The Eagle Cries".
Le second disque est à part dans l'ambiance de l'album. Beaucoup plus atmosphérique, ce concept de plus de 30min autour de la bataille de Gettysburg met les petits plats dans les grands en faisant intervenir l'Orchestre Philharmonique de Prague. L'intérêt de ces trois longues pistes est de montrer Iced Earth sous un jour différent, harmonieux, et aussi de permettre à Jon de parler de son sujet favori à travers son groupe. Même si le fond des paroles ne vous intéressent pas plus que ça, la richesse de la musique vaut vraiment le détour!
D'ailleurs, un des producteurs attitré du combo Jim Morris vient nous faire profiter de son jeu de guitare folk sur les passages acoustiques de tout l'album. Pour les soli électriques, il ne s'agit pas moins que de Ralph Santolla, connu pour sa participation dans Deicide, et actuel guitariste d'Obituary. Comme on peut le constater, cet album est plus extrême que les précédents, et l'ajout d'une voix plus stridente accentue le côté incisif des compositions.

Nous sommes donc en face d'un album bien différent de Horror Show, dernière participation de Barlow sorti trois ans plus tôt. L'accent est mis cette fois sur une attaque plus directe, et un rendu plus puissant, moins ambiant. Cet album est pour moi un des meilleurs des américains, il marque un changement important dans leur identité, mais ne dénigre pas les productions passées pour autant. Selon votre état d'esprit, vous pourrez choisir de vous tourner vers The Glorious Burden pour vous défouler ou plutôt vers les albums antérieurs si vous cherchez plutôt le calme. Iced Earth continue son chemin sans encombres, complétant une discographie quasiment parfaite en l'agrémentant de nouveautés dignes du meilleur accueil.