NIGHTMARE - Genetic Disorder

Une intro martiale, un riff très lourd, qu'on se le dise Nightmare ne fera pas dans la dentelle sur leur nouvel album! Depuis leur retour avec Cosmovision leur musique n'a de cesse d'évoluer et de s'enrichir. D'un heavy metal classique nous sommes passé à un metal brassant plusieurs styles comme le symphonique, le progressif ou des styles plus extrêmes comme le thrash. C'est à ce genre que Genetic Disorder empreinte le plus de référence. Dés "Nothing Left Behind" on sent le chant plus aggressif, la rythmique plus martelée, et le speed reprend le pas avec "Battleground For Suicide" tout en gardant cet aspect direct et sombre. On laisse les choeurs harmonieux et le clavier le temps d'un album, pour retrouver d'avantage l'essence de leur son comme il est rendu sur scène: rentre-dedans! Les lignes vocales sont toujours aussi impresionnantes, il semblerait qu'en plus de sa voix rocailleuse, Jo aie empreinté sa longévité à Ronnie James. Le ralentissement sur "Queen of Love & Pain" et le chant très dark accentue cette sensation ombrageuse, mais ça reste du Nightmare dans la composition. La voix presque black de Yves s'infiltre en ouverture de "Conspiracy", purement thrash, ce qui donne une couleur différente par rapport aux précédentes réalisations (même les vocaux de Sander n'avait pas cet effet-là sur Dominion Gate), et le pont achève de nous donner cette impression. "Leader of the Masquerade" retrouve un peu leurs racines sans dépareiller, alors que "Final Procession" nous replonge dans le heavy de leurs débuts. La suite de "Dominion Gate" reprend en toute logique le thème de la première mouture, sans l'orchestration, on croierait deux frères ennemis! "The Winds of Sin" rappelle fortement Arch Enemy dans sa double pédale et son riff rapide: hasard ou hommage volontaire? En tout cas un de mes titres préférés! "Forsaken Child" garde la cadence sur fond de heavy traditionnel (le groupe n'oublie pas ses premiers amours) avec cavalcade en taping et chant aigu, le pont effréné colle aux tympans. Retour au thrash mélodique avec "A Thrill of Death", poursuivit jusque sur "Wicked White Demon", plus brutal encore, sauf sur le refrain qui calme légèrement le jeu. Une bonne alternance entre les nouvelles influences extrêmes du groupe et celles de leur passé. "Dawn of Darkness" se charge de clôturer cet excellent opus en s'enfonçant encore dans l'ombre comme pour mieux asséner le coup fatal à nos oreilles en transe.
Mieux qu'un simple retour, Nightmare effectue carrément une petite révolution dans sa propre musique avec cette quadrulogie fièrement entamée avec Cosmovision et efficacement terminée ici, sur une note abrasive. De quelle étonnante façon vont-ils encore nous revenir la prochaine fois?