CRUACHAN - The Morrigan's Call

CRUACHAN: "The Morrigan's Call"
Sortie le 17 novembre 2006 chez AFM / Underclass

Site officiel: http://cruachan.metalfan.nl
http://www.myspace.com/cruachanfanpage



- Note : 13/20

- Line-up:
Karen Gilligan : Chant
Keith Fay : Chant, Guitares, Claviers, Bouzouki, Mandoline, Banjo, Bodhràn, Percussions
John Clohessy : Basse, Aldotrube
John Ryan : Fiddle, Violon, Mandolocelle, Contrebasse, Banjo, Grunts
Joe Farrell : Batterie, Percussions
- Track listing :
1) Shelob
2) The Brown Bull of Cooley
3) Coffin Ships
4) The Great Hunger
5) The Old Woman in the Woods
6) Ungoliant
7) The Morrigan's Call
8 ) Téir Abhaile Riù
9) Wolfe Tone
10) The Very Wild Rover
11) Cuchulainn
12) Diarmuid And Grainne



Nous étions plusieurs sur les rangs pour faire cette chronique du dernier Cruachan, et c'est donc moi qui ai hérité du bébé. Et bien, fort est de constater que ce n'est pas un cadeau! Cet album est si varié, si déconcertant qu'il est difficile d'entamer une chronique. Déjà, on va oublier le "track by track", c'est tout sauf une bonne idée. Surtout qu'avec les CD promos tronqués, on se retrouve vite avec des interludes d'à peine une minute.

Revenons déjà sur un peu de contexte pour commencer: en effet, le groupe Irlandais fait parler de lui depuis quelques années déjà, fort de son image de folk metal celtique aux très forts accents traditionnels. Nous apprenons en regardant la biographie du groupe que cet album a failli ne pas voir le jour. Il était programmé pour une sortie l'été 2006, mais Black Lotus, leur label de l'époque a fait faillite. Heureusement pour eux, AFM les a rapidement contactés, et c'est ainsi que nous pouvons écouter ce Morrigan's Call.

Voilà pour l'historique, passons un peu à la musique... elle a trois principales caractéristiques: le côté traditionnel, folklorique, le côté metal bourrin, et le côté metal à chant féminin. Et ces trois éléments sont tellements entremélés que le morceau par morceau reviendrait vite à un "ah bah d'abord c'est comme ça, puis ça change, avant de repasser par ce style-là..." Bref, inutile et peu constructif.

Alors maintenant que ce constat est fait, que dire de plus? L'album, après une première écoute plus que déroutante (quoique drôle, on s'est payés quelques fous rires avec Oliv' dans la Thierrymobile), se révèle particulièrement riche, preuve en est la liste impressionnante d'instruments listés sur le line-up. (Petite anecdote: si quelqu'un peut me dire ce qu'est un "aldotrube", je suis preneur, la recherche Google ne m'a donné comme liens... que d'autres chroniques de cet album, bah tiens... ) Cette pléthore d'instruments donc, témoigne de l'attachement du groupe à ses racines Irlandaises et à ses particularités musicales. On ne compte plus les passages 100% folk comme sur "Coffin Ships" ou "Ungoliant". Néanmoins, impossible de catégoriser cet album comme uniquement "traditionnel".

Pourquoi? Il suffit d'insérer la galette dans le lecteur CD et d'appuyer sur "Play". En effet, "Shelob" démarre par un bon gros cri comme on les aime. Même qu'on se demande si c'est bien Cruachan qu'on écoute, là. Y'a même du gros passage à la double grosse caisse sur ce morceau (et sur d'autres, comme "The Brown Bull of Cooley" ou "Téir Abhaile Riù"). Là, on a franchement envie de dire "Ah ouais, ils sont Irlandais... mais ils sont bêtes aussi! ^^ Pourtant, ce n'est pas un album de metal extrème.

Pourquoi? (PARCE QUEEEEEEEEEEEEEEE... ... ... désolé trop tentant...) Parce qu'il y a ce troisième aspect de l'album, qui est finalement le plus important. Le côté métal à chanteuse. Qui oscille entre les passages doom (je ne blague pas, écoutez moi le début de "The Great Hunger"!) et happy metal qui n'est pas sans rappeler des groupes comme Korpiklaani, version gigue Irlandaise. ("The Old Woman in the Woods"). Et ce chant, soyons francs, peut vraiment devenir rébarbatif. Le chant à la celtique (qu'il soit en Anglais ou en Gaëlique), c'est bien. Mais faut savoir varier aussi parce qu'ici, on a l'impression d'entendre plusieurs fois le même refrain ou la même ligne de chant. Et la comparaison est d'autant plus flagrante si on a déjà écouté The Middle Kingdom ou Folk-Lore, albums précédents du groupe. Je n'irai pas jusqu'à dire que Cruachan ne sait pas se renouveler, tant sa musique est riche. C'est juste une impression de déjà-vu un peu regrettable.

En conclusion, faut-il acheter ce Morrigan's Call ou non? Si vous êtes fan du groupe, jetez-vous dessus, les éléments caractéristiques du groupe sont présents, vous ne serez pas déçus. Dans le cas contraire, je vous le conseille si vous êtes à la recherche d'horizons nouveaux, car c'est loin d'être un mauvais album après tout.