CLOVER SEEDS - The Opening

      Les français ne sont pas friands de rock progressif, mais CloverSeeds tente d'inverser la tendance avec un style emprunter à Tool, Pink Floyd ou A Perfect Circle. De toute évidence, la scène atmosphérique britannique et le côté déstructuré américain ont donné beaucoup d'inspiration à leur premier opus Innocence, sorti il y a deux ans. Il est rare de trouver autant d'émotion et de zen dans le paysage rock français, et cet album a su trouver sa fanbase malgré qu'il soit passé inaperçu aux oreilles du grand public, à cause de son trop grand marginalisme.


      The Opening continue dans la même lancée pour s'enfoncer encore dans l'expérimentation, avec son grain éthéré, ses structures changeantes et ses mélodies planantes. La voix de Ced, bien qu'un peu trop pop, est dans les bons tons et très justement placée. Elle manque peut-être de personnalité comparée aux autres vocalistes du milieu. Certaines influences extérieures interviennent aussi de temps en temps, comme cette ambiance orientale sur "Higher".

      Le seul vrai problème de cet album est son manque de recul par rapport aux modèles qui l'ont inspiré, cités plus haut. On pense immédiatement aux projets de Maynard James Keenan ou au trip hop outre-manche. On a du mal à écouter "Calling Me Down" ou "Enough" sans les mettre en relation avec les entités mystiques qui nous ensorcelaient pendant les années 90. Elles en sont tellement imprégnées que chaque piste se mélangent finalement, et ont tendance à se répéter.


      Mais on parle de scènes musicales étrangères, qui ont toujours été en avance sur leur temps. Je ne veux pas critiquer la scène française, mais force est de constater qu'elle n'est pas très ouverte. En adaptant à sa sauce ces éléments envoûtant, CloverSeeds a apporter en France une musique forte en émotion, trop originale pour être appréciée par la masse. Innocence avait planté le décor, The Opening le fait évoluer dans le bon sens, en espérant qu'il inspire d'autres formations hexagonales.