THE GATHERING - Nighttime Birds

Nighttime Birds est la suite directe de Mandylion, en circulation depuis presque deux ans. Suite directe car il reprend le style doom/death atmosphérique développé sur ce dernier, à quelques exceptions près. Pour son second opus avec Anneke, The Gathering a décidé d'accentuer encore son côté tranquille et relaxant, et a même décidé d'atténuer les notes trop sombres de son registre.

Ainsi, le célèbre "On Most Surfaces" est peut-être le titre le plus extrême de cet album, et le suivant "Confusion" le plus proche du but que les Hollandais tentent d'atteindre. Un tempo et des guitares lancinantes, tout en douceur, une mise en avant des claviers plus évidentes, et un chant moins spontané. Ensuite, quelques morceaux entretiennent la flamme presque éteinte du dark métal qui régissait le groupe auparavant, comme le fait "Third Chance". On peut remarquer des similitudes dans la structure des morceaux, qu'ils soient juste ballade ou plus lourd. Le couplet est souvent très posé et calme, souvent assez dépouillé instrumentalement, avant que le refrain ne fassent intervenir les gros riffs et les crash. La voix se fait aussi plus agressive à ce moment-là.
Ce disque marque la fin d'une période pour The Gathering, et forme avec Mandylion une sorte de transition entre le doom/death des débuts et le rock atmosphérique qui sera la base de How To Measure a Planet?. Le plus gros changement physique viendra du départ du second guitariste Jelmer Wiersma, qui laissera René Rutten seul maitre de la 6 cordes pour tous les projets à venir. En parlant de lui, ses soli aériens font encore des miracles sur l'album qui nous intéresse, et deviendront par la suite la trame mélodique majeure de leur style, avec la voix d'Anneke bien entendu. Comme s'ils avaient eu la volonté de résumer cet album en un seul titre, "Nighttime Birds" regroupe à lui seul tous les points présentés dans cette chronique en une pièce majestueuse de 7 minutes. "Shrink", quant à lui, nous fait glisser doucement vers la fin sur un piano/voix somptueux et mélancolique.

Beaucoup de fans (dont moi, en partie) regrettent cette période métal qui se termine avec Nighttime Birds. Même si How To Measure a Planet? contient aussi un ou deux titres plus appuyés, l'atmosphère et le rythme sont bien différents de ceux auxquels le passé nous avait habitué. Mais nouvelle route ne veut pas forcément dire mauvaise route, j'en veux pour preuve toute la période qui va succéder à Nighttime Birds tout aussi excitante, et qui confirmera le talent de la bande aux Frères Rutten.