WINTERFYLLETH - The Mercian Sphere

Winterfylleth était l'ancien nom Anglo-Saxon pour le mois d'Octobre. Il célébrait le début de l'hiver. Un nom parfait pour un groupe qui a pour but de perpétuer les racines du black métal Anglais. Formé autour de quelques membres du groupe de doom Britannique Ativist, Winterfylleth a l'intention d'honorer l'héritage ancestral de l'Angleterre et son riche patrimoine culturel. En tant normal j'aurais refilé cet album Déhà, notre spécialiste en black métal. Mais j'ai eu une bonne sensation en l'écoutant!

Déjà, j'adore les chœurs gothiques, et ce sont les premières choses qu'on entend sur "Gateway To The Dark Peak". La suite du morceau donne dans le pagan black relativement classique, mais tout à fait dans l'ambiance. Un peu de narratif sur le pont, et voilà déjà 7 minutes d'écoulées! La transition me fait beaucoup penser à Enslaved, moins dépressive mais toujours pesante. On continue en blast sur "Awakens He", suite du titre précédent, sans changer d'atmosphère. La noirceur est partout mais étrangement elle apaise! Enchainement sur "The Fields Of Reckoning", déjà un quart d'heure révolue sans qu'on ne s'en rende compte! On évolue dans une sphère partagée entre l'optimisme et le désespoir, comme si le protagoniste de l'histoire ne parvenait pas à se décider.

Et là c'est le break total! Un morceau instrumental acoustique, magnifique, reposant, qui casse brutalement le paysage malsain de doute que les autres pistes ont bâti précédemment. Déroutant mais franchement réussi! Mais pas pour longtemps, car "The Ruin" se charge de tout détruire à nouveau. Et subitement on replonge dans la douceur, et brutalement la rage reprend le dessus! Cet album est une succession d'indécisions. "To Find Solace" montre que Simon Lucas ne fait pas que blaster, comme en témoigne ses changements de rythme tout en gardant le tempo sur les morceaux précédents. Une mélodie acoustique médiévale résonne à nouveau sur "When The Woods" avant le final en deux parties: "A Valley Thick With Oaks" sous forme d'abandon total pour le coup, et "Defending The Realm" qui enfonce le clou avec ses accélérations tonitruantes, mais le solo et les chœurs clairs sur les 2 dernières minutes laisse entrevoir une lueur d'espoir inattendue.

Ce disque regorge d'émotions contradictoires, peut-être destinées à perdre l'auditeur dans sa quête de nihilisme absolu. Le fan de heavy métal que je suis a réussi à en dégager des aspects qu'on pourrait retrouver dans le métal épique, même si les racines de Winterfylleth sont black, sans confusion possible. Un album qui pourrait paraitre trop compact, trop homogène dans son ensemble, mais qui révèle tout son intérêt dans une écoute attentive et minutieuse. Il peut également faire un excellent disque d'ambiance macabre!