AIRBOURNE - No Guts. No Glory.

Souvent les jeunes groupes se contentent de reprendre une recette qui a déjà été approuvé par le public. Recette concoctée par un groupe plus ancien, souvent fondateur d'un style bien précis. Ensuite, ils essayent de la reprendre à leur manière pour se démarquer, ou juste la moderniser. Parfois, ça a pour effet de dénaturer le style en lui-même, surtout lorsqu'il s'agit d'un genre vraiment ancien, pilier d'une pléiade de dérivés ayant finalement les mêmes racines.
Airbourne s'est lancé dans le hard rock avec Running Wild, son premier et percutant album qui a complètement envouté la presse spécialisée! Pourtant, leur référence musicale est tellement évidente que les médias se sont empressés de les appeler "les nouveaux AC/DC".
Mais s'il ne s'agissait que d'un simple ersatz du mythique groupe de hard rock australien (pays dont ils sont également originaires), l'effet n'aurait pas été aussi important. C'est bien plus que cela. Sur ce second opus, "Born To Kill" montre dés le départ que les refrains entêtants sont toujours d'actualité, mais que le rythme a été légèrement ralenti. En effet, on constatera que sur l'ensemble de l'album la majorité des morceaux sont moins rapides que sur Running Wild, ce qui favorise l'utilisation de plus de breaks. Attention, on est encore loin d'un groupe progressif, mais les structures semblent plus abouties, moins spontanées que dans le passé. Rassurez-vous, ça n'affecte pas du tout l'esprit rock'n'roll qui se dégage de leur musique. Évidemment la référence à la bande à Brian Johnson est toujours aussi nette, excepté le timbre plus clair de la voix de Joel, mais rien de remplacera un solo d'Angus ou les acrobaties de Joel sur scène!
On peut voir cette jeune formation comme la relève officielle des grands pères du hard, avant l'heure tout de même car ils ne sont pas prêts à déposer les armes. Mais le futur du rock'n'roll s'annonce sous les meilleurs auspices. AC/DC avaient les frères Young, Airbourne ont les frères O'Keeffe!