AVENGED SEVENFOLD - Nightmare

Pour commencer, il est important de resituer ce cinquième album d'Avenged Sevenfold dans son contexte. En Décembre dernier, Jimmy « The Reverend Tholomew Plague » Sullivan disparait tragiquement à la suite d'une overdose d'alcool et de médicament. Cette perte les prive donc de leur ami ainsi que de leur batteur, les mettant dans une position difficile pour l'enregistrement de ce disque par Mike Elizondo (Dr.Dre, Eminem). Pour le remplacer, ils font donc appel à Mike Portnoy (Dream Theater) qui fera les prises en studio et les suivra également pour la tournée. Voilà pour l'histoire.
Nous nous imaginons donc compte que cet incident risque d'influencer fortement la qualité de cet album. Pour ma part, le précédent et éponyme opus n'avait déjà pas l'impact de City Of Evil, référence (et révélation) du combo américain qui passait d'un son très hardcore à un son plus mélodique, presque heavy. Avenged Sevenfold (l'album) n'apportait pas grand chose de plus, et n'était pas aussi varié que son prédécesseur. Et bien ce Nightmare confirme la tendance en s'enfonçant encore dans la simplicité.

C'est certainement la raison pour laquelle "Nightmare", premier titre présenté en téléchargement légal, est arrivé n°1 des ventes sur le net. Le style est très grand public, quasiment radiophonique. Dans la même veine que l'éponyme, mais en encore moins recherché. Niveau structure, il va falloir attendre la ballade acoustique "So Far Away" pour remarquer un changement notable (et encore...), le reste est à peu de chose près du copié-collé. "God Hates Us" propose aussi une petite variante plus extrême, et évidemment Mike met son grain de sel par ci par là avec quelques frappes bien placées, je pense notamment à l'intro de "Welcome to the Family". Mais en règle générale, il doit bien s'ennuyer sur cet album! En particulier sur la foultitude de morceaux vraiment mièvres comme "Buried Alive", "Victim" ou "Tonight the World Dies" (une autre ballade acoustique)...

Je ne sais pas si c'est la tristesse de la perte de leur compagnon ou un désir profond de charmer les collégiennes en manque affectif, mais ça sent un peu trop la rose artificielle tout ça! Mention spéciale à "Fiction" qui bat tous les records en ce domaine avec son plan piano vraiment navrant. Ils auront au moins eu la bonne idée de finir sur une note moins plate avec "Save Me", plus proche de ce qu'ils font de mieux. Mais les quelques rares pistes entrainantes de cette livraison ne suffiront pas à la sauver.
Finalement, le titre de cet album est vraiment bien choisi, c'est un vrai cauchemar de devoir l'écouter du début à la fin. Mettons ce passage à vide sur le compte de l'abattement qui suit la mort d'un ami et attendons le véritable prochain opus.