EPICA - Design Your Universe

Aucune présentation nécessaire pour Epica, groupe phare du
metal à chanteuse depuis 2003. Après trois albums, le groupe s'est
imposé comme le fer de lance de ce style de métal, donnant la
reconnaissance aux Pays Bas aux côtés de Within Temptation ou feu After Forever.
Epica, récemment, effectuait quelques changement, comme le départ du
batteur Jeroen Simons (aucun rapport) et du guitariste Ad Sluijter,
remplacés tous les deux par deux membres fraîchements parti du groupe
de Black/Death God Dethroned. Alors, il fallait clairement s'attendre à
du changement sur ce nouvel album... Autant sur le précédent, The Divine Conspiracy,
on avait droit à de la repompe d'eux-mêmes sur eux-mêmes, insipide les
75% du temps. Ici, Epica devait redorer son image donc. Mais est-ce
qu'on peut demander à Slayer de ne pas faire du Slayer? Non. Demandons
à Epica de ne pas faire du Epica? C'est impossible. Mais...
...cet album contient de nombreuses surprises malgré tout, et je
fus le premier surpris dans le bon sens! Bien entendu, on sait
clairement à quoi s'attendre : un métal orchestral agrémenté de
chorales, une chanteuse au timbre unique, avec des passages gueulés, et
une grosse influence arabisante par moments. Jusque là, terrain connu.
Mais là où Epica nous met une baffe, c'est dans la production de
l'album, les compositions et dans l'amélioration technique des
instrumentistes, les trois en même temps. Ici, Mark ne sonne pas comme
un canard, c'est lourd quand il gueule. On ressent bien aussi le fait
que la batterie a été confiée à un batteur de métal extrême, donc des
descentes et des passages complexes, tu t'en prends plein la face pour
notre bonheur à tous, et et et et et, n'oublions pas quelques soli
placés par ci par là (comme celui, parfait, sur "Resign to surrender"),
nouvelle chose dans Epica! Un feeling monumental au niveau du son qui
n'a rien à voir avec leurs deux précédents albums. Ici, on renoue avec
un bon son METAL comme au temps de The Phantom Agony
de 2004, un son qui se veut éthéré, mais cependant "in your face". Et
c'est un énorme vent frais que nous donnent nos Hollandais chéris avec
ce Design your Universe. Cependant, n'oublions pas la Simone,
qui chante encore mieux qu'avant, un chant varié, puissant comme doux,
rendant hommage aux compositions qui lorgnent vers plein de côtés entre
progressif ou death mélodique parfois... Compositions qui, disons-le,
sont aussi complexes que faciles d'accès, comme le single "Unleashed",
rappelant un peu "The Last Crusade" d'ailleurs... Entre morceaux
classiques d'Epica, d'autres plus péchus ("Martyr of the Free World")
ou ballades ("Tides of Time", ou le duo avec Tony Kakko de Sonata
Arctica, "White Waters"), le MONUMENTAL "Kingdom of Heaven" de plus de
13 minutes vaut à lui tout seul l'achat de l'album. Il est un pot
pourri du groupe dans son art mais en mieux : Varié, péchu,
accoustique, calme, doux, magnifique, apogée. D'ailleurs, je suis un
peu perplexe, vis à vis du fait qu'habituellement, les albums d'Epica
se terminent par leur morceau le plus long, et bien, pas sur cet album!
"Design Your Universe" ne dure 'que' 9 minutes à peu près. Mais, ne
râlons point, car cet album au complet se rapproche de très près d'une
heure et quart de son...
...qui passe très vite, d'ailleurs. L'album est magnifiquement
varié et nous donne vraiment une idée de maturité d'un groupe qui avait
trop le vent en poupe pendant une période. Ici, tout est posé,
réfléchi, et magnifiquement bien ficelé. Un album qu'il FAUT acheter
pour tout fan de ce style, tout fan d'Epica, ou tout amateur de métal
mélodique en général. Ici, tout le monde trouverait son compte sans
problèmes. Bien que j'ai adoré ce groupe en 2004, je l'ai détesté
pendant quelques années pour leur côté repompe et redondant dés
2006-2007 (et les avoir vu 8 fois en concerts/fests presque de force).
Mais là, je renoue avec ce groupe qui m'envoie un énorme pavé dans la
tronche, que je me reprends avec plaisir! Achetez!