BULLET FOR MY VALENTINE - Fever

      S'il est un groupe dont la catégorie est très controversée, c'est bien Bullet For My Valentine! Métal nouvelle génération pour les uns, grosse blague opportuniste pour les autres, leur musique moderne ne plait vraiment pas à tout le monde malgré son succès commercial. Il divise les auditeurs en deux catégories: les métalleux de longue date, ceux qui suivent la scène depuis une quinzaine d'années et qui ne jurent que par l'authenticité et les bases, et les plus jeunes fans qui découvrent le métal avec la nouvelle vague.


      Voici ce que la première catégorie pourrait dire. BFMV est un groupe de jeunes musiciens en apprentissage qui profite de la crédulité des jeunes pour leur vendre une musique à la mode totalement aseptisée. Les riffs sont d'une banalité enfantine, que n'importe quel ado grattouillant depuis quelques mois pourrait reprendre aisément, et la rythmique ne change pas d'un titre à l'autre. Troisième album, troisième copié-collé de leur "fashion métal" qui ne devrait même pas s'appeler métal! Le public clairement visé est le teenager rebelle qui flash sur le côté énergique de leur gros son, et la nymphette branchée qui craque sur les belles gueules (et leur look émo) des musiciens et la voix mièvre de Matt... Qui, soit dit en passant, laisse pratiquement tomber le chant hardcore sur cet album. Ajoutons à cela des paroles digne du journal intime d'une collégienne mal dans sa peau, et on obtient le bonbon faussement acidulé du mois! Ce disque ne souillera plus jamais ma platine...

      Et voici ce que pourrait dire la seconde catégorie. Les groupes comme BFMV permettent de faire connaitre le métal en le rendant plus accessible, avec des mélodies simples, accrocheuses, et des rythmique remuantes. Les amateurs de Sum 41 ou Linkin Park peuvent facilement se retrouver dans cette musique très portée sur la mélodies, avec un son plus propre. Le métal émo se focalise sur les émotions d'une public jeune qui s'identifient aux paroles des chansons, les musiciens eux-mêmes étant plus jeunes que leurs modèles. En revanche, l'ouverture de la scène métal au grand public donne aussi l'occasion de se pencher sur les plus anciens, ceux qui en sont à l'origine. C'est comme une fenêtre médiatique sur un milieu underground qui a besoin d'un minimum de publicité pour survivre!


      Concernant l'album en lui-même, il est bien moins percutant que des deux prédécesseurs The Poison et Scream Aim Fire (ce dernier est sorti il y a deux ans). Un son trop propre, des structures trop simples, bien plus de ballades au dépend du chant hurlé qui donnait un cachet extrême à leur musique. La bande à Matt est en train de se noyer dans son succès et succombe aux désirs d'une fanbase trop jeune. Les musiciens ont les capacités pour produire un bon death mélodique, mais se contentent de suivre la mode... Dommage.

      Personnellement, je ne me ferais jamais à cette nouvelle vague, bien trop lisse et surproduite. Vive le old school!