NILE - "Those Whom The Gods Detest"

- Note: 16/20

- Line-up:
* Karl Sanders - Voix, guitare
* Dallas Toler-Wade - Guitare, basse, voix
* George Kollias - Batterie, percussions

- Track listing:
01. Kafir
02. Hittite Dung Incantation
03. Utterances of the Crawling Dead
04. Those Whom the Gods Detest
05. 4th Arra of Dagon
06. Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld
07. Yezd Desert Ghul Ritual in the Abandoned Towers of Silence
08. Kem Khefa Kheshef
09. The Eye of Ra
10. Iskander Dhul Kharnon

Aaah Nile. Quel groupe! Existant depuis 1993, toujours dans leur musique si reconnaissable entre mille, et pourtant si originaux à chaque nouvel album, que chroniquer en devient une petite corvée tellement on ne sait pas quoi dire. Nile fait du brutal death technique, fichtrement influencé par la mythologie égyptienne, et cela se ressent dans la musique, mais vraiment. Depuis, Nile nous a pondu cinq albums, et voici le dernier, "Those Whom The Gods Detest". Magnifique titre pour une grosse mise en bouche habituelle comme chez nos trois américains. Alors, donc, rentrons dans le vif du sujet : Nile suivra-t-il la mode de partir dans des compositions deathcore?

NON, et franchement, heureusement. Je n'ai rien contre le deathcore, mais Nile doit rester Nile, le Dieu du lac égyptien, c'est tout. On est directement dans l'ambiance : "Kafir" commence tout de suite, sans intro symphonique comme dans leur précédent album "Ithyphallic", mais on comprend tout de suite que Nile ne compte pas changer sa formule gagnante de death über bourrin, technique, maîtrisé, varié. On remarquera tout de suite dans "Kafir" des ajouts de chants nords-africains qui, mélangés à la structure brutallisante de la musique du groupe, donnent un résultat convainquant, bizarre mais convainquant! Ensuite, la sauce est pareille : des passages de voix, des cris de tortures, des moments d'interludes de musiques certainement traditionnelles nord-africaines, comme au début de "Hittite Dung Incantation" ou le title track, des solos de malade, une démonstration impressionnante de George Kollias qui n'a pas perdu son rang des dix meilleurs batteurs au monde, ... Bref. Nile reste Nile, maître de tout, reconnaissable forcément, comme dans "Permitting the Noble Dead to Descend to the Underworld", qui est clairement une musique "classique" pour Nile, mais efficace comme pas deux. On notera des variations géniales comme dans "Utterances of the Crawling Dead", avec son mid tempo ravageur, son côté lourd et malsain non stop. On retrouvera un léger côté symphonique dans "Those Whom The God Detest", certainement le morceau phare, avec sa chorale magnifique, son refrain qui reste en tête, qui à lui seul fait le résumé de l'album : puissant, lourd, dévastateur, classieux.

Bien sûr, Nile fait du Nile, et à part certaines variations mineures, le groupe ne s'aventure pas trop loin comme, par exemple, le fait "The Monolith Deathcult". Le groupe perd donc un peu en originalité, si l'on peut dire. Mais au final, peut-on leur en vouloir? A l'écoute de cet album, je n'ai pas eu l'impression d'écouter un ancien album du trio, ou d'avoir une pâle copie d'un autre, non non. Nile, ici, reste efficace, puissant, et remet les pendules à l'heure égyptienne : Nil(e) est le roi du fleuve qui porte son nom.

Par Déhàkhbar